En décembre, on fait le bilan

La fin de l’année est une occasion privilégiée pour dresser un bilan de ce qu’on a vécu durant l’année qui vient de s’écouler (ça tombe bien, c’est le début de l’hiver et le temps est à l’introspection). Faire un bilan a un intérêt non négligeable : celui d’apporter de la clarté et de tirer des apprentissages de ses expériences passées.

Pour les personnes qui souffrent d’éco-anxiété, la perspective de faire un bilan n’est pas toujours réjouissante : en quoi prendre le temps de confirmer que la situation empire chaque année et que l’inertie latente perdure pourrait être une bonne idée ?

D’autant qu’un invité non-sollicité s’invite souvent dans le processus :

Le biais de négativité, ça te dit quelque chose ? Cette tendance naturelle que nous avons à accorder plus d’attention aux mauvaises nouvelles qu’aux informations réjouissantes. 

S’il nous joue des tours à longueur de journée, ce biais est aussi au rendez-vous au moment de faire le point sur ce qui a marqué l’année. Forcément, notre perception globale de la situation en prend un coup.

Bien sûr ce mécanisme cognitif a joué un rôle dans la survie de notre espèce, mais il constitue aujourd’hui un sérieux obstacle à notre bien-être.

Comme souvent, tout est une question d’équilibre. Une façon de compenser ce biais cognitif, c’est d’apprendre à remarquer aussi ce qui va bien.

C’est avec cette intention en tête que nous t’écrivons. Parce que quitte à être lucide, autant l’être pour le pire ET pour le meilleur.

On te propose donc de procéder à un examen rétrospectif constructif de ta posture et de ta situation à toi au milieu de ces bouleversements, en adoptant délibérément un biais de positivité. L’idée : sortir de ce flou dans lequel nous plonge cette crise et du profond sentiment d’impuissance qui en découle.

Cette clarté devrait te permettre de (re)trouver de la confiance sur au moins deux aspects :

  • tes capacités d’adaptation : en prenant conscience de tout ce que tu as déjà initié comme changements et en identifiant les stratégies qui fonctionnent pour amorcer ou poursuivre ta transition vers plus de bien-être et d’alignement.
  • tes ressources : c’est-à-dire l’ensemble des éléments sur lesquels tu vas pouvoir te reposer pour mieux naviguer dans l’incertitude et faire les bons choix

Installe toi confortablement avec ta boisson chaude et ton plaid préféré, et prends un moment pour considérer les 4 questions que nous t’avons préparées.

Qu’est-ce qui tourne rond ?

Commence par noter les éléments qui t’ont marqué·e positivement en 2023, en lien avec la crise écologique ou pas. Il peut s’agir d’actualités, de débats avec des proches que tu as réussi à sensibiliser, de changements constatés dans ta vie, de défis que tu as surmontés, etc.

Contempler tout ce dont nous pouvons nous réjouir et toutes les raisons que nous avons de continuer à espérer et à nous bouger, ça mobilise. Ça permet de ne pas tomber dans le fatalisme ou le découragement.

Et toi dans tout ça ?

On continue ? 
Dresse 2 colonnes et note :

  • dans la colonne de gauche : tous les changements que tu as pu initier ou activer en 2023 pour favoriser ta propre transition ainsi que les stratégies que tu as mises en œuvre pour y parvenir
  • dans la colonne de droite : tous les changements que tu n’as pas encore pu mettre en place et ce qui t’as manqué pour le faire

Pour tous les changements déjà amorcés, bravo, prends le temps de te féliciter, de savourer ces avancées.

Et en contemplant ce qui se trouve dans la colonne de droite cette fois, qu’est-ce qui se passe en toi ? Culpabilité ? Découragement ? Est-ce que ça te fait du bien, vraiment ? Qu’est-ce que ça donnerait si tu t’adressais plutôt mentalement quelques mots de réconfort et des encouragements ?

Qu’est ce qui te fait du bien ?

Liste maintenant l’ensemble des ressources qui t’ont fait du bien en 2023 et sur lesquelles tu peux t’appuyer pour tenir dans les moments difficiles notamment en lien avec la crise écologique. Il peut s’agir :

  • de qualités ou compétences
  • d’émotions qui te donnent de l’énergie
  • de personnes au contact desquelles tu te ressources
  • de projets perso et/ou pro qui te stimulent
  • d’activités
  • d’endroits dans lesquels tu te sens bien
  • de bonnes nouvelles qui te donnent de l’espoir, etc

L’intention c’est de prendre conscience de ce qui te nourrit et t’épanouit. C’est vers ces moments et personnes ressources que tu pourras te tourner quand tu auras un coup de moins bien. Et peut-être que si tu arrives à leur faire suffisamment de place dans ton quotidien, tu trouveras un nouvel équilibre dans lequel les coups de mou seront moins fréquents.

Si tu le souhaites, tu peux également lister l’ensemble des éléments de ton quotidien qui te pèsent et drainent ton moral et ton énergie. Les identifier est le premier pas pour s’en libérer. On en reparlera très bientôt.

Comment te sens-tu ?

Une fois que tu as effectué ce bilan, comment te sens-tu ? Si tu pouvais décrire les émotions que tu ressens à présent, quelles seraient-elles ?

Pas de panique s’il reste des nuages dans ton paysage mental et émotionnel, garde espoir, on est au début du chemin et ce changement de regard prend du temps.

Peut-être que progressivement, ces moments de réflexion t’aideront à « allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté », pour reprendre les mots qu’Antonio Gramsci, philosophe italien, adressait à son frère depuis les geôles de Mussolini (il avait quelques raisons de broyer du noir lui aussi).


Pour aller plus loin

Quelques pistes pour commencer à dompter ton biais de négativité au quotidien :

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