LE GRAND MÉNAGE : on fait le tri ?

Petit récap avant de commencer : ce billet est le deuxième d’une série en 3 temps consacrée à un grand ménage de printemps ! L’intention du premier de nos 3 billets printaniers sur ce sujet était de te permettre d’identifier les éléments (objets, relations, croyances, habitudes, technologies ou pensées) auxquels tu es attaché·e et ce qu’ils t’apportent réellement. C’est de cette base qu’on te propose de repartir pour les trier et décider quoi en faire.

Peut-être as-tu pu mettre à profit les dernières semaines (et l’avalanche de questions sous laquelle nous t’avons laissé·e) pour dresser un inventaire à la Prévert de ces “liens à trier”. Si non, il n’est jamais trop tard pour le faire. L’important, c’est de s’y mettre quand tu en as le temps et que tu sens que c’est le bon moment. 

Et si les grands chantiers ne sont pas franchement ta tasse de thé, tu peux tout à fait t’appuyer sur le petit processus qu’on va te présenter dans la suite de cette lettre pour questionner et catégoriser tes liens et relations aux objets de ton entourage au fur et à mesure que tu en as l’élan.

Si tu as pu constituer une liste de liens qui t’aliènent plus qu’ils ne t’épanouissent, te voila bien équipé·e pour passer à la deuxième étape : le tri. Pas de liste ? Pas de problème. Si les propos qui suivent te parlent, tu sauras où les retrouver quand te prendra l’envie porter un regard critique (et bienveillant) sur les liens que tu entretiens avec ton environnement.

Tu l’as peut être remarqué, on adoooore poser des questions existentielles et mettre des petits coups de pieds (mentaux) dans la fourmilière (promis aucun insecte n’a été traumatisé). On a fait le choix cette fois de te proposer un processus (qu’on a voulu) simple et concret, au risque de paraitre parfois un peu caricatural. On t’invite à le considérer comme un support à la réflexion et à l’enrichir à ta guise de toutes les nuances qui te semblent pertinentes.

Une fois encore, c’est du côté de la communication non-violente, dans l’approche émotions / besoins / stratégies qu’on est allées chercher notre inspiration.

L’idée, c’est :

  • d’arriver à voir, derrière chaque élément auquel on est attaché·e (objet, relation, usage, croyance…) une stratégie pour répondre à un (ou plusieurs) besoin(s)
  • d’identifier le ou les besoins en question
  • de distinguer les besoins fondamentaux des “faux besoins” (qui sont souvent à l’origine de ces liens qui nous aliènent)
  • de questionner la stratégie (= le lien) à la lumière du besoin qu’elle entend nourrir pour vérifier si elle est appropriée ou si elle mérite d’être adaptée, voire remplacée

Nous te proposons donc aujourd’hui un arbre de décision qui résume ce processus et les questions qui peuvent te permettre, à chaque étape, de choisir quelle branche suivre.

Quelques réflexions préalables avant de se lancer

Le règne de l’utile

Il nous paraît pertinent de nous arrêter un instant sur le concept d’utilité. (La revue L’Eléphant a consacré un super dossier sur ce sujet.) Cette fameuse utilité que l’on brandit à tout va comme une justification indiscutable de nos comportements et modes de consommation. Pour la professeur agrégée de philosophie Tania Sánchez, l’utilité ne peut se définir que par rapport à une finalité. Pour déterminer si les liens que nous avons tissés et les objets dont nous nous sommes entourés nous sont utiles (et dans quelle mesure), il peut être intéressant d’aller interroger la finalité (et de voir si elle répond bien à un besoin).

Le piège du “toujours plus”

Jusqu’à un certain point, les liens et objets qui répondent réellement à certains de nos besoins fondamentaux nous sont utiles. C’est tout à fait ok de vouloir assurer son confort, sa sécurité matérielle et affective, de se divertir au moyen d’objets, services, relations de notre choix. Attention toutefois à l’appel du “toujours plus”. Prendre soin de ses besoins, c’est trouver une stratégie adaptée ET savoir s’arrêter quand le besoin est nourri. Avoir de quoi s’habiller = besoin essentiel. Est-ce que pour autant le besoin de se vêtir justifie d’avoir plus de t-shirts dans son placard que de jours dans le mois ?

Le service après-vente

Pour pimenter le tout : comme notre environnement, nous sommes toutes et tous en perpétuelle évolution. De fait, nos besoins aussi. Est-ce qu’on a toujours besoin du grand appartement qui a vu grandir les enfants maintenant qu’ils ont quitté le nid ? Pas sûr. Pourtant, à un certain moment, le choix de cet appartement était tout à fait adapté. Ça vaut donc le coup de questionner de temps en temps ses besoins et les stratégies qu’on a choisies, pour pouvoir les ajuster à l’évolution de nos vies. Et c’est encore plus important dans une période de grands changements.

À toi de jouer

Si certains des “liens” que tu as eu envie de questionner ont résisté à notre méthodo infaillible, nous serions ravies que tu nous envoies un petit message pour nous en dire plus et challenger un peu notre proposition.

Sur ce, bonne exploration et rendez-vous dans un prochain billet pour voir comment s’y prendre concrètement pour faire, défaire, parfaire tous ces liens, maintenant bien classés chacun dans la catégorie que tu leur auras choisie.

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